Opt4-2 - Matériel pour photographies

Fonction

Obtention de photographies (clichés encore appelés phototypes ou négatifs).

Description

Chaque chambre (« chambre noire ») est formée d’un plateau support horizontal sur lequel se rapportent une partie avant qui porte l’objectif et une partie arrière sur laquelle se fixe soit un verre dépoli pour la mise au point, soit un châssis porte plaque. Ce châssis contient une plaque en gélatine-bromure d’argent qui peut être démasquée, après sa mise en place, par un rideau coulissant. La partie avant et la partie arrière sont reliées par un « soufflet », formant la chambre noire et permettant le déplacement relatif de l’objectif, par rapport à la plaque, pour la mise au point.

L’objectif est muni d’un « obturateur » parfois à commande flexible (déclencheur souple) et parfois réduit à un simple « bouchon ».

Histoire

La chambre noire d’atelier, française, est généralement munie d’un « soufflet carré » de section rectangulaire constante alors que la chambre noire anglaise est à « soufflet conique » de section rectangulaire décroissant du châssis vers l’objectif.

Une des chambres, acquise en 1901, porte la marque : « Poulenc frères 122 Bd St-Germain Paris ».

Un trou sur la face avant d’une chambre noire, donne, sur la face opposée, une image dont la netteté croît, passe par un maximum, puis décroît (à cause de la diffraction). On peut se servir de ce dispositif, très simple, pour photographier : c’est un sténopé.

Cette chambre noire était connue de Roger Bacon (1214-1294), théologien et philosophe anglais dont les écrits lui valurent d’être emprisonné (de 1277 à 1292); il fut l’auteur de traités d’acoustique et d’optique (Des miroirs, La perspective, Miroirs mathématiques), (voir aussi la notice Opt1-5 sur les miroirs sphériques). Léonard de Vinci (Vinci 1452 - Le clos Lucé près d’Amboise 1519) la décrit ainsi : « Lorsque les images des objets éclairés pénètrent (sic) par un petit trou dans une chambre très obscure, recevez ces images à l’intérieur de la chambre sur un papier blanc situé à quelque distance du trou ; vous verrez sur le papier tous les objets avec leurs propres formes et couleurs. Ils seront diminués de grandeur ; ils se présenteront dans une situation renversée et cela en vertu de l’intersection des rayons... »

Le remplacement du trou par une lentille se fit au 16ème siècle et fut peut-être l’œuvre de Giambattista Della Porta (1535-1615, voir aussi la notice Opt3-5 sur le projecteur). Le remplacement du papier par une plaque sensible fit intervenir les travaux :

  • de Nicéphore Niepce (1765-1833) qui utilisa du papier enduit de chlorure d’argent (mais il ne sut pas fixer les épreuves),
  • de Jacques Daguerre (1787-1851) qui fut associé à Niepce (voir la notice Opt4-1 sur daguerréotype), qui sut révéler et fixer l’épreuve,
  • de William Talbot (1800-1877), physicien anglais qui réalisa en 1839 le premier négatif sur papier; on lui doit aussi l’identification par les spectres du Strontium et du Lithium en 1834.

Citons encore pour la photographie en couleurs le procédé de Gabriel Lippmann (1891), le procédé trichrome qui dérive des idées et travaux de Clerck Maxwell (1861) et de Charles Cros (1868) et surtout de Louis Ducos du Hauron (1868-1880); en 1906 les frères Auguste et Louis Lumière inventèrent les plaques autochrome... Voir aussi la notice Opt4-1.