Eld3-3 - Télégraphe à cadran

(émetteur seulement, le récepteur ne figure pas dans la collection)

Fonction

Transmission des messages par l'intermédiaire d'une ligne électrique à deux fils (parfois à un fil par utilisation de la terre).


Description

Émetteur et récepteur présentent un même cadran sur le bord duquel figurent les 25 lettres de l'alphabet et un intervalle (pour la séparation des mots). Sur chaque cadran se déplace (toujours dans le même sens) une aiguille qui se fixe devant une lettre ou devant l'intervalle. L'aiguille de l'émetteur, mue par l'opérateur qui envoie un message, génère une impulsion électrique chaque fois qu'elle passe d'une position (face à une lettre ou à un intervalle) à la position suivante. Les impulsions électriques transmises au récepteur par la ligne électrique, animent un mécanisme qui fait tourner l'aiguille du récepteur d'un angle égal à la rotation de l'aiguille de l'émetteur. Ainsi, l'aiguille du récepteur est toujours positionnée comme celle de l'émetteur et tourne en synchronisme avec elle.


L'aiguille de l'émetteur entraîne dans sa rotation un cylindre conducteur sur lequel frottent deux lames : l’une sur un profil en dents de scie impose un sens de rotation, l’autre sur l’une de 27 saillies, ou sur un creux, interrompt le courant 27 fois par tour et produit les impulsions transmises au récepteur.



À la réception un électroaimant attire ou relâche une armature qui soulève une fourche. L'armature et la fourche sont rappelées par un ressort. Les extrémités de la fourche provoquent la rotation d'une « roue à rochet ». La forme des dents de cette roue est telle que l'élévation et l'abaissement de la fourche provoquent une rotation de même sens. Cette roue à rochet entraîne une aiguille sur le cadran récepteur. Cette aiguille se positionne en fonction du nombre d’impulsions reçues et reproduit la position de l’aiguille du poste émetteur.

Histoire

Pour la transmission, on a d'abord utilisé un fil par lettre (ou signe à transmettre). Le premier télégraphe fut construit à Genève par le français Georges Lesage en 1774. Le récepteur comportait autant de boules de sureau que de fils (attraction des boules de sureau par décharge électrique). John Redman Coxe en 1810 et Samuel Thomas von Soemmering en 1811 utilisent des récepteurs électrolytiques. Ampère, en 1820 propose d'utiliser l'expérience d'Oersted à la réception (déviation d'une aiguille aimantée au voisinage d'un courant). Cette proposition fut réalisée en 1837 par sir William Fothergill Cooke (1806-1879) et Charles Wheatstone (1802-1875). L'introduction de l'électroaimant en télégraphie par Morse (1837) donne naissance à de multiples systèmes.

Le télégraphe à cadran a peut-être été inventé par Wheatstone, en collaboration avec Cooke (brevet du 01.02.1838). Jamin dans son «Petit traité de physique» (1870) décrit un télégraphe à cadran construit par Louis François Breguet (1804-1883), horloger et physicien français, qui construisit de nombreux instruments scientifiques de précision (sphygmographe avec cylindre enregistreur de Marey, sismographe de Bouquet de la Grye, chronographe de Fleuriais, photophone de Graham Bell ....sans oublier notre bobine de Masson (Eld4-6). Il fut chargé d’établir le premier télégraphe électrique sur la ligne de chemin de fer de Rouen. Membre du bureau des longitudes en 1862, il entra à l’Académie des sciences en 1874.